Des facteurs organisationnels agissent sur chacune des trois dimensions du syndrôme d’épuisement professionnel (Source : Souffrance et Travail)
« La transformation des organisations depuis 1980 s’est accompagnée de la diffusion des diverses formes de l’intensité du travail » (Michel Gollac, sociologue au CEE)
L’intensification du travail
L’intensité et la complexité du travail ne sont pas mesurables directement. Toutefois, on peut les appréhender à travers :
– les contraintes accrues du rythme de travail
– le cumul des contraintes industrielles et marchandes même dans les métiers de service (cadence, normes de production, réponse immédiate à la demande, contact clients)
– les objectifs irréalistes et flous : « mission impossible », impossibilité d’atteindre un résultat satisfaisant
– les exigences de polyvalence
– les responsabilités
– les injonctions paradoxales que le travailleur arbitre lui-même : rapidité, procédure, normes, qualité, sécurité, satisfaction client, tâches multiples, réduction des effectifs
– les interruptions d’activités et la sous-qualification
– l’usage des nouvelles technologies.
Si le travailleur ne bénéficie pas de suffisamment de marge de manœuvre ou de soutien pour y faire face, le cumul de ces contraintes cause des risques favorisant le burn-out. De même si cette complexité n’est pas reconnue et ne s’inscrit pas dans une trajectoire de développement personnel.
Le risque est également présent quand l’augmentation de la charge de travail dans un temps donné ne permet plus de dégager et de valoriser le temps nécessaire à l’élaboration collective des situations de travail (des modifications de la manière de faire, la construction de nouvelles compétences). De même si les organisations du travail sont déficientes.
Les relations avec la hiérarchie
L’échec de la psychodynamique de la reconnaissance dans le travail génère fortement la dégradation du sentiment d’accomplissement personnel du burn-out.
La reconnaissance, c’est :
Le vécu de non reconnaissance de l’effort consenti, de l’expérience, de la compétence et le vécu d’inachèvement, d’insatisfaction dans l’accomplissement de la tâche portent atteinte à l’estime de soi (frustration, culpabilisation, démotivation, auto-dévalorisation).
Par ailleurs, la confrontation du travailleur au déni de perception de la réalité par son encadrement peut être épuisante et désespérante.
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